Je me présente, Christophe fèvre artisan d’art.

Petit déjà, toutes sortes de lames m’attiraient, du couteau suisse de MC Gyver à l’épée magique Excalibur. Mes doigts en portent encore les stigmates, auxquelles certains bouts de bois ont pu échapper… Et le feu ayant sur moi un pouvoir hypnotique, il est curieux que je ne me sois pas retrouvé dans une forge plus tôt dans la vie.

Aujourd’hui, installé dans la vallée de l’Iton à l’ouest d’Évreux en Normandie, je réalise des couteaux et outils issus de la coutellerie et de la taillanderie.

Vous trouverez sur ce site mes réalisations artisanales. Mon domaine est la création de lames et d’outils fonctionnels, adaptés à chacun et à chaque utilisation. Par principe, je rechigne à gâcher le travail d’une lame en lui apportant une finition ou des choix techniques qui détérioraient sa qualité de coupe et/ou ses qualités mécaniques. Mais, lorsqu’il est possible d’allier l’esthétique et l’efficacité, pourquoi s’en priver ! Pour plus de détails, consultez ma page un peu de technique. Vous trouverez dans le menu galerie quelques réalisations uniques.

Je travaille presque exclusivement avec des aciers au carbone non alliés ou très peu alliés que je modèle à la forge au charbon de bois.

Pourquoi ce choix ? À quelques rares exceptions, les aciers alliés comme l’inox ne datent que de l’ère industrielle, alors que l’acier au carbone est l’acier qui a été produit aux premières heures de l’âge du fer par les férons dans des bas foyers. Aujourd’hui, nous retrouvons encore des pièces en très bon état alors qu’elles ont plusieurs centaines d’années. Sans remonter aussi loin, nos anciens utilisaient essentiellement ce type d’acier pour tous leurs objets du quotidien. Des outils et des lames durables et réparables que nous commençons à nous réapproprier pour leurs qualités.

Par ailleurs, l’acier non allié permet au fèvre d’exprimer pleinement son art. Je forge au plus proche de l’objet fini pour ne faire qu’une faible rectification par enlèvement de matière avant les traitements thermiques et les finitions. Une économie de matière non négligeable est réalisée par rapport aux techniques de mises en forme par usinage. Et, au travers de ses gestes et techniques, le forgeron de lame optimise les caractéristiques de l’acier. Il améliore sa résistance à la corrosion et sa dureté de surface tout en gardant sa souplesse à cœur. Le fil de coupe obtenu est également plus fin.

Les anciens disaient que cette pratique resserrait l’étoffe du métal. Les grains de l’acier sont ainsi affinés, densifiés et du nerf est donné au profil du tranchant.

Au même titre que les mains de son propriétaire, le temps laissera aussi sa marque sur la vie de la lame. L’état de surface des aciers au carbone évolue au fil de son utilisation en se patinant, il ne gardera pas son poli éternellement. C’est une patine tout à fait normale lorsqu’il est utilisé et entretenu dans les règles (pour plus de détails, consultez ma page conseils d’entretien).

Pour travailler l’acier, je travaille avec une forge au charbon de bois et un soufflet manuel. J’utilise un martinet et le couple marteau/enclume pour le modeler.

À tous les stades de la forge, j’utilise de l’eau carbonatée. Je sais, ça peut surprendre d’utiliser de l’eau avec de l’acier et des hautes températures (une technique qui a été un peu oubliée dans la forge européenne). Ce procédé permet d’éviter les incrustations d’oxydes de forge et de garder un acier propre. Ce qui apporte un gain de temps lors des finitions et de limiter les pertes de carbone dans la pièce lors de la forge.

J’ai commencé ma vie professionnelle dans le domaine aéronautique, d’abord comme mécanicien propulseur, puis comme mécanicien navigant.

En 2018, j’ai eu l’opportunité de réaliser mon premier couteau pliant avec le coutelier Adrien Boulmer. J’y ai découvert les prémices de la création d’un couteau et au cours des années suivantes, j’ai appris à ses côtés les bases du métier.

J’ai fini par sauter le pas en effectuant une reconversion dans la voix de l’acier lors d’une formation de fèvre, coutelier, taillandier au Centre de Formation aux Métiers et Transmission des Traditions CFMTT. J’y ai acquis les techniques de forge traditionnelle pour modeler les aciers au carbone et obtenu un diplôme de niveau IV inscrit au RNCP de fèvre, coutelier, taillandier.

Ceci n’est pas un site internet marchand avec la possibilité de commander en ligne. Vous trouverez mes réalisations à l’atelier, sur les marchés et expositions artisanaux, magasins, commerçants (adresses et dates sur ma page actualité). Je peux également vous accueillir à l’atelier sur rendez-vous.

Pour toutes commandes ou informations, contactez-moi et je pourrai vous renseigner sur mes réalisations disponibles ou les délais de certaines pièces. Pour ce faire, vous avez accès à un formulaire de contact en bas de cette page ainsi que mes coordonnées.

Ne vous inquiétez pas si je ne vous réponds pas instantanément, les jours de forge, je ne réponds ni aux mails ni au téléphone. Je vous accueille à la forge seulement sur rendez-vous.

Le carbone est à l’origine de tout ce qui nous entoure. Le fèvre, au travers de ses gestes et techniques, doit l’observer, l’écouter et le comprendre pour en tirer l’essence de son art.